• 09/11/2017

    Les PrIx Moniteur de la construction célèbrent les valeurs humaines du BTP

     

    De gauche à droite, Charles-Henri Montaut, président de la fédération des Scop du BTP, Patrick Liébus, président de la Capeb, Bruno Cavagné, président de la FNTP, Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Chanut, président de la FFB, et Alain Maugard, président de Qualibat.

    Dans un contexte économique redevenu favorable, la 16e édition des Prix Moniteur de la construction a été l’occasion de se réinterroger sur la notion de performance. Plus que jamais, les entreprises familiales du BTP cultivent leur singularité en fondant leur développement sur les valeurs humaines et la proximité.

    Les signes de la reprise sont bien là. «Le troisième trimestre est le meilleur que l’on a connu depuis 10 ans» a assuré Alain Luminel (Ellisphere), membre du jury national des Prix Moniteur de la construction. «Dans le BTP, les marges sont de retour, les besoins en fonds de roulement sont maîtrisés et on assiste à un recul des défaillances de 10,9%» poursuit-il. Les orientations annoncées par le gouvernement devraient accentuer ce mouvement. «Nous avons un enjeu qui est celui de faciliter la vie des entreprises» a rappelé Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires après avoir longuement salué la capacité d’innovation du secteur du BTP. Le ministre a notamment insisté sur le souhait du gouvernement d’en finir avec l’inflation normative, «90 décrets à caractère normatif ont été signés lors du précédent mandat» a-t-il rappelé. L’ancien élu local et président d’agglomération n’a pas oublié avoir «subi un projet resté bloqué pendant 12 ans». Désormais au gouvernement, il devrait œuvrer à faciliter les projets d’aménagement. «J’ai donné comme instructions aux services décentralisés de l’Etat d’être des facilitateurs et non pas des complexificateurs» a-t-il assuré.
     
     
    Les fédérations autour de la table
     
    Si l’environnement redevient plus favorable, il n’en reste pas moins difficile. «Les entrepreneurs doivent impérativement être à l’écoute de ce qui se passe à l’extérieur» a martelé Jacques Chanut, président de la FFB lors d’une table-ronde sur la notion de performance. «Ils doivent anticiper et pouvoir se projeter dans le futur» a enchaîné Bruno Cavagné, président de la FNTP.
     
    Aux antipodes des affaires qui font actuellement la Une des journaux comme les «paradise papers», Patrick Liébus, président de la Capeb, a rappelé que le dirigeant d’une entreprise artisanale «doit avant tout être un bon professionnel et montrer l’exemple». Tous ces représentants ont insisté sur l’importance du travail en équipe. Pour Charles-Henri Montaut, le tout nouveau président de la fédération des Scop du BTP, ce travail d’équipe qui caractérise le secteur passe par deux piliers: «la responsabilité et l’autonomie».
     
     
    Un palmarès très humain
     
    Comme une traduction très concrète des débats de la table-ronde sur la performance, la soirée s’est poursuivie par la remise des 16e Prix Moniteur de la construction. De Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) à Guillestre (Hautes-Alpes) en passant par Compiègne (Oise) ou Fresse-sur-Moselle (Vosges), les entrepreneurs récompensés ont illustré toute la richesse de la palette des entreprises du BTP. A l’image d’un chantier où travaillent ensemble des entreprises très diverses, la salle du Pathé Beaugrenelle (dans le XVe arrondissement de Paris) accueillait l’ensemble des entreprises lauréates d’un prix régional. Sur place et avec émotion, ils ont pu découvrir qui d’entre eux allait être récompensé par un prix national. Après les quelques secondes de suspens d’usage, ce sont ainsi succédées sur scène: un Méditerranéen intervenant jusqu’à Deauville (Stam, lauréat national «Clos-couvert»); une entreprise de finition venant d’être reprise par le représentant de la 5e génération (Christian Fougeray & Cie, lauréat national «Second œuvre»); une Scop voulant faire «jeu égal avec les grands groupes» (Ceff, lauréat national «Equipements techniques»); une entreprise ayant fait le choix de diversifier ses métiers et ses clients (SERTPR, lauréat national «Travaux publics»); un major régional qui innove en introduisant le «Lean construction» sur ces chantiers (Groupe Livio-Peduzzi, mention «Prévention-sécurité»), un père et son fils «partis de rien» et aujourd’hui à la tête d’une entreprise de 15 personnes (Horizon Couverture Ravalement, prix du Créateur-repreneur), sans oublier le groupe familial Rabot Dutilleul qu’on ne présente plus et qui s’est vu remettre un «Prix d’excellence».
     
    Enfin, pour la première fois cette année, le jury a distingué un champion parmi ces champions. Jacques Mézard a ainsi remis le Grand prix toutes catégories à la Scop Macoretz, un concepteur-agenceur de Loire-Atlantique créé il y a 31 ans et qui compte aujourd’hui 188 salariés. Très ému, son dirigeant Serge Boureau, issu de l’apprentissage, a insisté sur l’importance de la formation. Convaincu qu’un «autre rapport au travail est possible» l’entrepreneur a résumé l’esprit de la soirée en déclarant «si nous mettons l’humain en avant, alors nous aurons tout compris».
     
    09/11/2017