• 12/04/2019

    Pourquoi les Scop rejoignent la FFB
     
    La Fédération nationale des Scop du BTP a décidé de demander son adhésion à la Fédération française du bâtiment. Son président, Charles-Henri Montaut, explique les raisons de ce rapprochement.
     
    Depuis plus d’un an, votre organisation n’est plus considérée comme représentative au niveau de la branche professionnelle. Est-ce la raison de ce rapprochement ?
     
    Effectivement, la loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale a listé 6 critères pour qu’une organisation patronale soit considérée comme représentative. Si nous remplissons sans problème les cinq premiers, nous butons sur le sixième, qui impose, pour un secteur donné, de regrouper 8% de ses entreprises ou 8% de ses salariés. Or, nous sommes plutôt autour de 1%. Nous avons proposé aux pouvoirs publics que les Scop aient une représentativité spécifique, à la manière des syndicats catégoriels. On nous a écoutés avec bienveillance mais, à ce jour, nous ne sommes pas arrivés à convaincre.
     
    Pourquoi avoir choisi d’adhérer à la FFB ?
     
    Pour réussir à construire des choses ensemble, la première étape est de bien s’entendre. Depuis longtemps la FFB et notre fédération entretiennent d’excellentes relations. C’est lié à la connivence, au respect et à la bonne entente entre les entreprises des deux fédérations et leurs dirigeants. Certaines de nos entreprises sont d’ailleurs adhérentes de longue date à la FFB.
     
    "Toutes les entreprises de bâtiment membres de la fédération nationale des Scop du BTP deviennent adhérentes à la FFB au niveau national"
     
    Qu’en attendez-vous ?
     
    La Fédération des Scop ne disparaît pas, nous conservons nos cotisations, nos caisses. Simplement, elle devient adhérente de la FFB. Nous comptons continuer à participer au dialogue social du secteur et à la gouvernance des organismes qui structure notre activité. Sans être « représentatifs » au sens de la loi, nous espérons conserver le périmètre de représentation que nous avions précédemment.
     
    Quels sont les conséquences pour les entreprises adhérentes ?
     
    Toutes les entreprises de bâtiment membres de la fédération nationale des Scop du BTP deviennent adhérentes à la FFB au niveau national, sans intégrer leur fédération départementale ou leur union de métier. Cette adhésion met à leur disposition des moyens colossaux de la FFB, en particulier sur la formation, ainsi que son appui technique. Rien ne change en revanche pour les Scop évoluant dans les travaux publics, dont beaucoup sont d’ores et déjà membre de la FNTP.
     
    De votre côté, que comptez-vous apporter aux entreprises de bâtiment de droit commun ?
     
    De manière globale, nous sommes persuadés que la vision sociale et sociétale de l’entreprise que portent les Scop peut être bénéfique à tous. Plus concrètement, nous pouvons proposer une solution clé en main et méconnue de transmission : la vente suivie d’une transformation en Scop.
     
    Chaque année, des milliers d’entreprises disparaissent faute d’avoir trouvé une réponse à la succession. Nous n’avons évidemment pas vocation à devenir l’opérateur de transmission de tout le secteur le bâtiment, mais si nous pouvons en sauver quelques-unes, tout le monde sera gagnant. 
     
    11/04/2019