• 30/06/2020

    Un nouveau logo… et un nouvel esprit
     
     
    Souvent méconnues, les coopératives du BTP réunies au sein de leur fédération des Scop du BTP adoptent un nouveau logo. Une nouvelle signature qui est loin d’être anodine, selon Charles-Henri Montaut.
     
    « Nous avons un statut particulier car nous sommes à la confluence de plusieurs mondes, celui des coopératives et celui du BTP, d’où l’originalité de notre fédération » explique son président, Charles-Henri Montaut. Ce dernier rappelle qu’après-guerre, près d’une entreprise coopérative sur deux était issue du secteur du BTP.
     
    Or la Fédération des Scop du BTP (600 Scop du BTP pour environ 15000 salariés) a perdu sa représentativité au niveau de la branche en 2017 après la publication des mesures d’audience des organisations patronales par la Direction générale du Travail.
     
    « Cet évènement nous a amenés à nous tourner vers les deux plus grosses organisations professionnelles du BTP, à savoir la Fédération française du Bâtiment (FFB) à laquelle nous avons adhéré en 2019 et la Fédération nationale des Travaux publics (FNTP), où le processus d’adhésion est en cours et devrait aboutir fin 2020 » rappelle le président de la FScop-BTP.
     
     
    Culture de forte indépendance et rapprochement avec l’interprofession
     
    Cependant, les membres de la FScop-BTP sont également adhérents de la Confédération générale des Scop, porte-parole des Scop et des Scic auprès des pouvoirs publics (3400 sociétés coopératives adhérentes). « Nous avons toujours eu une culture de forte indépendance et nos liens étaient distendus avec la confédération générale » souligne le président.
     
    L’adoption du nouveau logo reprenant le graphisme de la confédération des Scop (forme ronde et typographie « les scop ») signe donc une volonté de rapprochement. « Il marque le souhait d’être vraiment à la confluence de tous ces secteurs » insiste Le président.
     
    La FScop souhaite également faire connaître ce statut juridique « souvent méconnu et caricaturé alors qu’il s’agit d’une solution intéressante en matière de transmission d’entreprise ». Charles-Henri Montaut souligne en effet que trop d’entreprises disparaissent du fait d’une mauvaise préparation ou de problèmes de transmission.
     
     
    Le logo qui conserve comme couleur principal le vert (pour l’environnement), reprend la forme ronde et la typographie « les scop » telle qu’elle est utilisée dans l’ensemble du mouvement des Scop. Le double « S » symbolise à la fois le lien, l’entraide, la fraternité et la solidarité dont les sociétés coopératives font preuve. Le bleu est une couleur traditionnellement associée au BTP et marque, ici, l’univers professionnel dans lequel s’inscrit la Fédération des SCOP du BTP : celui de la construction.
     
     
    L'impact de la crise du Covid-19
     
    Quant à l’activité actuelle des adhérents, elle a subi les effets de la crise économique et sanitaire, au même titre que les autres entreprises du BTP. « Avant la crise, nos entreprises avaient un long carnet de commandes (près de 8 mois), en nette amélioration par rapport aux années passées » confie Charles-Henri Montaut, lui-même Président directeur général d’UTB (150 millions d’euros de CA et plus de 1200 salariés).
     
    Pour sa part, UTB, spécialisée dans les travaux du second œuvre technique, devait gérer au mois de mars un carnet de commande de plus d’un an… « Nous nous sommes reconnectés à notre carnet de commande au mois d’avril avec des difficultés et nouvelles contraintes » reprend le président. L’interruption des élections municipales a par ailleurs retardé les décisions et le redémarrage des chantiers.
     
    Sur le court terme, les entreprises se demandent si leurs équipes seront en capacité de rattraper l’activité perdue pendant l’arrêt des travaux. Par ailleurs, les préconisations sanitaires à mettre en œuvre sur les chantiers (gel, masques, limitation de la coactivité) réduisent la productivité sur les chantiers.
     
    « Si 95 % des chantiers ont repris, ils ne génèrent que 72 % de productivité » explique le président qui cite les chiffres de la FFB. A noter que la Fédération française du Bâtiment a proposé au gouvernement un plan de relance spécifique à son secteur...
     
     
    Une demande de Prêt garantie par l’Etat (PGE) en perspective pour UTB
     
    « Pour UTB, l’activité passée ne permettra certes pas de réaliser le meilleur semestre » répond Charles-Henri Montaut concernant son entreprise. En deux jours, le 17 mars, UTB a stoppé l’ensemble de ses chantiers et a repris ses activités le 20 avril. « Nous n’avons pas de gros volumes sur chaque site mais nous gérons de nombreux chantiers, puisque 300 à 350 étaient en cours » indique le président. Pendant la période, l’entreprise spécialisée sur le second-oeuvre technique a maintenu l’activité pour les travaux urgents et de dépannage et a ensuite trié les chantiers qui pouvaient se poursuivre, en monoactivité.
     
    « L’activité a pu reprendre au mois de mai pour les chantiers privés et seulement un mois plus tard, en juin, pour les chantiers publics » ajoute le président directeur général. Ce dernier apprécie que le gouvernement ait vite réagi en matière de chômage partiel. « Nous ne l’avons pas beaucoup utilisé car nous avons pu demander à nos équipes de prendre leurs jours de congé et RTT grâce à un dialogue social interne qui nous a aidés »
     
    « Nous ne nous sommes pas précipités pour solliciter un Prêt garanti par l’Etat (PGE), mais nous venons de déposer un dossier en ce sens, par mesure de précaution, au cas où une 2e vague de pandémie viendrait à surgir » confie Charles-Henri Montaut. Son entreprise a réalisé un CA de 150 millions d’euros (contre 137 l’an passé) avec un effectif de 1250 personnes.
     
     
    En savoir plus sur les SCOP du BTP
     
    Il y a aujourd’hui 600 Scop du BTP sur le territoire pour environ 15000 salariés. Celles-ci couvrent l’intégralité des métiers du Bâtiment et des Travaux Publics. Par nature, pour créer une Scop le nombre de salariés minimum est de 2 (le gérant étant salarié). En revanche, il n’y a pas de limite haute et le modèle Scop s’adapte parfaitement aux ETI comme aux PME/TPE.
     
     
    SCOP : un modèle qui séduit les salariés
     
    Si le nombre de Scop en France est relativement stable, depuis quelques années, leur nombre s’accroît et confirme la reconnaissance dont fait l’objet le modèle coopératif à une époque où les incertitudes sont nombreuses…  Alors que beaucoup d’entreprises sont fragilisées par la conjoncture actuelle, le modèle est dans l’air du temps et correspond à l’aspiration de nombreux salariés en quête de sens dans leur travail quotidien.
     
     
    Le statut Scop : un atout non négligeable notamment en période de crise
     
    Comme toute entreprise, les Scop devront surmonter la crise actuelle néanmoins. Selon la FScop, les Scop résistent mieux aux crises économiques notamment grâce au système des réserves impartageables. 
     
    Dans une Scop, le partage du profit est équitable :
     
    • une part pour tous les salariés, sous forme de participation et d’intéressement ;
    • une part pour les associés sous forme de dividendes ;
    • une part pour les réserves de l’entreprise.
     
    Dans une Scop, les réserves, impartageables et définitives - en moyenne 40 à 45 % du résultat - vont contribuer tout au long du développement de l’entreprise à consolider les fonds propres et à assurer sa pérennité.
     
    Les co-entrepreneurs sont rémunérés de leur travail et de leur apport en capital, mais à leur départ, celui-ci leur est remboursé sans plus-value.
     
     
    30/06/2020