CPME et syndicats s'entendent pour développer la RSE dans les PME

Après des mois de consultation, la CPME (organisation patronale des PME) et les cinq principales organisations syndicales ont publié une délibération commune appelant à développer la RSE (Responsabilité sociétale des entreprises). Celle-ci prévoit notamment une labellisation pour les PME les plus engagées.

Jeudi 14 juin, cinq organisations syndicales ont signé une délibération commune avec l'organisation patronale CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises), pour développer la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). L'objectif est d'inciter les entreprises à "s'engager dans des démarches responsables, dans les domaines environnementaux, sociaux, sociétaux et économiques", indique la délibération de la CGT, la CFDT, FO, la CFE-CGC, la CFTC et la CPME.

Elle prévoit aussi une labellisation des entreprises qui s'engagent. Les signataires de la déclaration se disent "convaincus que la RSE contribue au renforcement du dialogue social et de la performance globale de l’entreprise". Le Medef et l'U2P (Union des entreprises de proximité) ont refusé de participer à cette démarche.

La RSE au service du dialogue social et de la performance globale

Cette délibération est le fruit d'une concertation initiée par la CPME en février 2017."De nombreuses entreprises, notamment des PME et des TPE, s’engagent dans des démarches de RSE et augmentent leur performance globale. Mais, malheureusement sans avoir de reconnaissance extérieure, notamment de la part de l’État, qui ne valorise pas ces initiatives positives. Or, nous souhaitons voir les PME et TPE vertueuses récompensées", déclarait il y a quelques mois François Asselin, le patron de la CPME à Novethic, pour expliquer l’objectif de la concertation. 

Leur délibération doit donner "aux branches professionnelles, à titre volontaire et expérimental, un cadre de discussion pour identifier des indicateurs sectoriels et impulser des pratiques exemplaires dans les PME". Une labellisation "garantie par une tierce partie et reconnue par les pouvoirs publics viendra couronner et valoriser leurs efforts", assure la déclaration. L’objectif est notamment de permettre aux PME labellisées "d’accéder plus facilement aux marchés publics et de bénéficier de contrôles administratifs adaptés".

Deux labels existent déjà

Encore faut-il que les pouvoirs publics accompagnent cette initiative, reconnaissent les signataires. Mais il devrait être aidée par l’initiative de la plateforme RSE, une organisation multi-parties prenantes sous la tutelle du Premier ministre. La plateforme a sélectionné 12 fédérations professionnelles (Coop de France, Association des agences conseils en communication, Fédération des Scop BTP...) pour participer à une expérimentation de labels RSE adaptés aux TPE, PME et ETI. Celle-ci durera jusqu’à l’automne 2019.

Il faut aussi noter que des labels RSE mais privés existent déjà, comme le label Lucie, attribué à plus d’une centaine d’entreprises françaises, et le label B Corp, qui compte une quarantaine de membres en France. Ce dernier concerne  principalement des PME ou filiales, même si des grandes entreprises comme Danone s’y intéressent.

14/06/2018

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