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Charpentier un métier en pleine mutation

Sur le chantier suivi par Alfonso, le projet est différent ; il s’agit de réaliser un bardage et une structure bois à l’intérieur de locaux à usage de bureaux. Néanmoins les méthodes de fabrication sont similaires et utilisent toutes les nouvelles technologies et le savoir-faire de Triangle. C’est l’occasion pour Alfonso de revenir sur l’évolution du métier de charpentier. « Un Charpentier devait partir de la matière brute pour en faire une maison, aujourd’hui la moitié du travail se fait en atelier sur ordinateur et nous, nous faisons du lego » s’amuse Alfonso. Selon lui, les techniques de la charpente traditionnelle ont elles aussi beaucoup évolué. A titre d’exemple, il me montre la jonction entre la charpente et la poutre dans ce nouveau bâtiment. « Jamais nous n’aurions fait ça il y a quelques années, on aurait fait une encoche dans la charpente pour emboiter la poutre plutôt que de poser un sabot en métal». Cependant quand je lui demande si la qualité pâtit de ce nouveau procédé, il me répond : « non, la qualité reste la même mais les techniques et les matériaux ont changé ». Outre les aspects techniques du métier, Alfonso souhaite également porter mon attention sur la manière d’apprendre et de transmettre le métier : « Les apprentis d’aujourd’hui ne sont plus les mêmes qu’avant. Pas mieux, pas moins bien mais différents ! ». Il pointe notamment le fait que les apprentis sont moins polyvalents mais plus spécialisés. En résumé, c’est tout le métier qui évolue et même si cela bouscule un peu les habitudes des charpentiers les plus anciens, devant les nouveaux marchés qui s’ouvrent à eux, ils sont conscients de la nécessité de cette adaptation.



Alfonso sur le chantier d’un bâtiment tertiaire
en portique lamellé collé avec bardage acier double peau


Extension à Gardanne

 

 


Extension de la « halle » à Gardanne (13)


L'implantation béton, la semelle bois et la paroi de l’ossature bois qui a été collée et clouée

 

 

 

 


La membrane géotextile permettant d’assurer l’étanchéité à l’eau disposée sur les caissons de toiture


La jointure au niveau de la fenêtre entre le pare-pluie et le pare-vapeur

Depuis le 7 janvier, un nouveau chantier a commencé sur la ville de Gardanne. Il s’agit d’une extension bois du bâtiment « la halle » dédié aux associations de la ville. Vers 7h30 ce vendredi de janvier, je suis accueilli par 3 compagnons, Arthur, Jérôme et Hugo. Il a fallu une semaine et demie pour lever le bâtiment composé de murs de 7m50 de haut et de 80cm à 2m50 de large. Le tout a été recouvert par des caissons de toiture. Hugo, le chef de chantier, m’explique alors les différentes étapes ayant permis de lever l’édifice. En arrivant sur le chantier, les équipes de Triangle doivent tout d’abord vérifier l’état de la dalle béton et contrôler le niveau de l’implantation. « Si cela est nécessaire nous faisons des ajustements de maçonnerie pour avoir un niveau parfait » me précise Hugo. La deuxième étape consiste à fixer la semelle en bois sur l’implantation en béton. Il va s’en dire que l’importance du niveau est capitale pour l’ensemble de la structure. Selon Hugo, c’est un point déterminant pour la suite du chantier. Les parois sont ensuite soulevées et mises en place grâce à la grue du camion. Un homme situé dans une nacelle guide leur implantation. Les parois sont collées et clouées à la semelle. Cette opération délicate se doit d’être extrêmement précise. Pour vérifier et ajuster l’angle d’inclinaison de la paroi avec le sol, on ajoute des étais et des tire-pousse. Enfin des muraillères sont fixées sur la partie haute de la paroi pour pouvoir accueillir et maintenir les caissons de toiture.

Au programme aujourd’hui les travaux d’isolation. Sur les caissons de toiture, l’étancheur pose la membrane géotextile pour assurer l’étanchéité de la toiture. Cette membrane est parfaitement adaptée pour les constructions bois, elle est collée aux jointures mais pas au milieu. Ce procédé permet de pallier les mouvements naturels du bois.

A l’étage inférieur, Arthur et Jérôme s’affairent pour terminer l’isolation des parois. Trois couches successives sont nécessaires, elles sont posées de l’extérieur vers l’intérieur. L’isolant à l’extérieur est un pare-pluie qui comme son nom l’indique assure l’étanchéité de la paroi face à l’eau. Viennent ensuite une isolation thermique et phonique classique puis un pare-vapeur.

Le pare-vapeur a pour fonction de protéger contre l’air. Comme tout au long de cette visite, Hugo insiste sur la nécessité d’apporter le plus grand soin à l’exécution de ces travaux. « Chaque étape est cruciale si l’on souhaite rendre un édifice conforme à la qualité Triangle ! ».

En guise de dernier exemple pratique, Hugo attire mon attention sur la manière dont le pare-pluie et le pare vapeur sont joints au niveau des fenêtres. Le pare-pluie passe sous la menuiserie et par-dessus est replacé le pare-vapeur, le tout est maintenu par une bande de silicone. Pour Hugo, ces finitions permettent également de se prémunir contre tout défaut d’étanchéité à l’air ou à l’eau. « Ça n’a l’air de rien, mais c’est sur ce type de détails que nous pouvons faire un plus ».


De gauche à droite :
Jérôme, Hugo et Arthur