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Visites de Chantiers

Première étape de cette journée, le centre-ville historique de Poitiers. A chaque carrefour, chaque ruelle Uniscop a façonné le décor de la ville tant les chantiers réalisés par la Coopérative sont nombreux. Jacky Merceron évoque avec passion la beauté de sa ville et nous dirige vers l’un des chantiers phares réalisé l’année dernière, l’ex-magasin "le Printemps". Sur les lieux, nous retrouvons Joël Branchu chef de chantier qui a la particularité de travailler entouré de ses 3 fils également sociétaires de la SCOP. Si le chantier s’est achevé l’année dernière, Uniscop a été appelée pour séparer un local à usage commercial en deux locaux. "Une broutille par rapport au chantier global" me précise Jacky Merceron. En effet sur ce chantier, Uniscop a réalisé les cages d’ascenseurs, les cages d’escaliers, les planchers béton, les poutres béton, les poteaux…etc. Il faudra donc plus d’une simple longrine béton surmontée de ses parpaings pour effrayer le chef de chantier. Outre les travaux importants qui ont été réalisés, Jacky Merceron et Joël Branchu se remémore la conjugaison difficile des plannings chantier avec ceux du démolisseur. « Ces conditions de travail épiques dans lesquelles il faut continuer  à avancer font partie de notre quotidien et nous poussent à être plus innovants et plus performants », souligne Jacky Merceron.

 


Ex-magasin le Printemps

 

Local commercial à diviser

 

En repartant, nous passons devant l’ancien théâtre de la ville, un futur chantier possible pour Uniscop. L’occasion est donnée au PDG d’ Uniscop d’évoquer les difficultés que peuvent rencontrer les entrepreneurs du BTP : « Ici le projet est construit depuis 2 ans, nous le connaissons  tous ; un centre culturel au rez-de-chaussée et des logements aux étages. Nous connaissons également les architectes et les 2 maîtres d’ouvrages, un privé et un public. Mais comme souvent à Poitiers le projet est en standby arrêté par des opposants écologistes. » Selon le PDG, ce cas est loin d’être isolé et paralyse le marché. 

Sur le chantier Norelo, c’est le branle-bas de combat car la livraison finale des 12 logements réhabilités est prévue ces jours-ci. Le travail d’Uniscop est lui terminé depuis un mois. Planchers béton, escaliers béton, enduits extérieurs traditionnels (chaux et sable), fondations et murs en parpaings, a priori aucune difficulté technique pour ce chantier qui a duré 1 an et représenté un CA de 750000€. Pourtant, comme nous l’explique Jacky Merceron, chaque chantier comporte des particularités  qui demandent des adaptations en tout genre. Ici, c’est l’accès via une ruelle étroite et surtout le passage sous le porche qui ont donné à Uniscop du fil à retordre.

Sur la place du marché, Uniscop a rénové la façade de l’Eglise Notre-Dame-de-la-Grande. Cette fois l’adaptation spécifique s’est traduite par le montage d’un double échafaudage permettant au public de suivre en temps direct la rénovation du monument historique. Mais l’apogée de l’adaptation est détenue par un chantier très particulier dont Jacky Merceron nous a réservé la visite : les archives.

Tant par sa nature que par sa technique, le chantier des archives restera pour Jacky Merceron le projet le plus ambitieux d’Uniscop. Imaginez plutôt, une ancienne chapelle transformée en local d’archives départementales  privilégiant la facilité d’exploitation à l’esthétisme originel du bâtiment auquel il faut redonner ses lettres de noblesse pour créer un restaurant et un hôtel design ! « On a construit à l’intérieur d’une enveloppe » se remémore Jacky Merceron. Outre les difficultés d’accès, il a fallu remplacer les planchers métalliques par des poteaux en béton surmontés d’un plancher en V et d’un plancher plat le tout complètement détaché des parois existantes. Pour compléter ce cahier des charges déjà complexe, le Maître d’œuvre et l’architecte ont fait le choix d’utiliser un béton blanc qu’ils laisseront brut pour un rendu esthétique alliant moderne et ancien.  Bref un sacré chantier ! Au-delà des nombreuses études réalisées pour accomplir un tel chantier, c’est la construction sur mesure et 100% fait main qui force le respect lorsqu’on pénètre dans ce lieu. Le naturel des poteaux et des planchers gardant quelques stigmates de leur coffrage bois est du plus bel effet, tandis que l’irrégularité des escaliers en béton se frayant un chemin dans les hauteurs de l’édifice religieux donne un charme aussi artisanal que nécessaire.

Vue intérieure du restaurant « les archives »

Quittons à présent le centre-ville de Poitiers pour nous rendre à l’EPHAD des Feuillants. Uniscop a déjà travaillé sur 3 des 4 bâtiments composant l’ensemble de l’EPHAD. Le dernier bâtiment a été racheté par la CIR (Compagnie Immobilière de Restauration) pour le transformer en 24 logements. Ce chantier procure 2 lots à Uniscop. Le premier concerne le gros œuvre intérieur avec la construction d’une plateforme d’accès handicapé, des modifications d’ouvertures, une cage d’ascenseur et un escalier béton. Le deuxième lot vise le ravalement des façades. Devant l’imposant bâtiment, nous comprenons qu’il ne s’agit pas de simples façades à enduire mais d’un travail demandant beaucoup plus d’application et de minutie. Sur le site nous sommes accueillis par Yohan Thomas, chef de chantier et tailleur de pierre dans la Coopérative. Chargé de l’ensemble des travaux de façade, Yohan Thomas nous détaille l’ampleur du chantier débuté en janvier 2016. Sur les parties enduites, Uniscop conservera les enduits et appliquera un badigeon de chaux coloré. Sur les ornements en pierre, la tâche s’annonce plus ardue car chaque pierre est inspectée une à une et en fonction de l’usure Yohan Thomas la répare ou la remplace. Les méthodes employées divergent, par exemple, si la pierre nécessite un remplacement, elle pourra simplement être collée ou  remplacée par la technique dite du tiroir qui consiste à remplacer une pierre solitaire en bouchant les contours avec du sable et de la chaux puis en y coulant un coulis spécial. « Tout dépend de la profondeur » nous explique Yohan Thomas. A l’inverse lorsque la pierre ne nécessite qu’une réparation, on fera un simple « bouchon » ou éventuellement un placage pour les réparations plus importantes. L’autre aspect du métier concerne la taille de la pierre et parfois il est très difficile de lui rendre son aspect original tant celle-ci est érodée par le temps (cf photo). Deux solutions sont avancées par le tailleur de pierre. La première consiste à toujours regarder le dessin dans son ensemble et repartir du centre. La seconde fait appel à des connaissances théoriques et concerne le respect des grands principes de la taille ou de l’ornementation. L’œuvre finale conjugue simplicité et raffinement, nul doute nous sommes en présence d’un véritable artiste...Coopératif.

 
Pierre reproduite à l’identique
pour pouvoir être remplacée

Une Coopérative bienveillante Galerie photos