50.000 nouveaux emplois dans le bâtiment en Ile-de-France d’ici 2020 ? C’est possible…
 
C’est même le scénario le moins optimiste retenu dans le cadre d’une étude de la Direccte d’Ile-de-France publiée vendredi 5 décembre. Cette étude visait à évaluer l’impact de la réalisation du réseau de métro express du Nouveau Grand Paris, des programmes immobiliers prévus autour des nouvelles gares et des travaux liés à la transition énergétique, sur l’emploi et l’évolution des compétences de plusieurs métiers d’ici à 2020.
Les professionnels du bâtiment en Ile-de-France attendent beaucoup du Nouveau Grand Paris et de la mise en oeuvre du Plan de rénovation énergétique de l’habitat. Deux énormes gisements d’activité créatrice d’emplois pour une filière en difficulté. Oui mais de combien ?
 
Une étude prospective sur l’impact de ces deux chantiers d’envergure sur le secteur, menée par Futur Facteur 4 (FF4), l’Observatoire National des Travaux et Services liés au Bâtiment et aux Travaux Publics et le Groupe d’Etudes Ressources Prospective, et publiée vendredi 5 novembre, conclut à la création de 54.019 ETP (26.988 ETP pour les travaux du Nouveau Grand Paris, 27.031 ETP pour la mise en oeuvre de la transition énergétique). Minimum.
 
 

Focus

Le secteur du Bâtiment associé

La Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) IDF, les FFB Grand Paris, Région Ile-de-France 78-91-95, Ile-de-France EST, Ile-de-France Haute-Normandie Centre, la SCOP BTP, la Capeb Grand Paris et CONSTRUCTYS Région Parisienne ont été associés à l’étude.
 
 
Minimum parce que l’étude, qui a examiné trois scénarios, a retenu le plus « pessimiste », mais aussi le plus réaliste étant donné la conjoncture actuelle. A savoir celui d’une croissance faible (0,5 %), générant une faible capacité d’investissement et de financement des acteurs.
 

Un scénario « pessimiste » à 37,5 mds € de CA

Dans ce scénario, l’évolution « au fil de l’eau » de l’activité du secteur du Bâtiment (une dynamique qui correspond au développement naturel du marché – croissance démographique, décohabitation des ménages, flux de travaux sur bâtiments existants au rythme actuel, évolution des activités économiques notamment tertiaires) serait boostée par l’engagement du projet du Nouveau Grand Paris, même si un retard des chantiers est possible (la construction de bâtiments nouveaux intervenant essentiellement après le lancement de la réalisation d’infrastructures de transport et la finalisation des décisions d’aménagement); et la généralisation de la réglementation thermique 2012. Ainsi, l’étude estime que 15.000 logements supplémentaires seraient construits en 2020, s’ajoutant aux 40.000 logements par an actuellement réalisés.
 
Sur le plan de la rénovation énergétique, le rythme actuel de demandes de rénovations se poursuivrait, plus ou moins accéléré par la mise en oeuvre progressive des décisions pour stimuler le marché : Plan de Rénovation Energétique de l’Habitat (PREH), montée en puissance des Points Rénovation Info Service (PRIS) en direction des ménages, augmentation de l’enveloppe du FEDER destinée à la réhabilitation des logements, doublement du volume des Certificats d’Economies d’Energie (CEE) … Dans ce cas, le nombre de logements rénovés serait doublé, passant d’un peu plus de 40.000 à plus de 80.000.
 
Mécaniquement, le chiffre d’affaires annuel du secteur pourrait connaître une hausse de 21% et atteindre les 37,5 mds €. Soit 6,4 mds € de plus qu’en 2010. Surtout l’impact du Grand Paris et de la politique de rénovation énergétique permettrait un gain en chiffre d’affaires de 5,4 mds € par rapport à l’évolution « au fil de l’eau ».
 

Formation

La question que pose l’étude une fois ces chiffres posés c’est bien évidemment : comment les entreprises réussiront-elles à gérer cet afflux d’activité en termes d’organisation mais surtout de formation ?
 
Les TPE et PME seront par exemple amenées à travailler davantage en réseau et de façon coordonnée afin de proposer une offre globale en matière de travaux de performance énergétique, notamment pour améliorer l’étanchéité à l’air des bâtiments.
 
Pour accompagner ces évolutions, il est donc notamment prévu d’informer et sensibiliser les professionnels sur la transition écologique et énergétique par le biais des organisations professionnelles ; de développer la formation continue des effectifs en place à partir d’une offre de formations référencées sur la transition énergétique et de réussir l’intégration des nouveaux entrants dans la profession au travers d’un parcours d’insertion articulé à une offre de formation FEE Bat existante.
 
Les entreprises ont de toutes façons plus qu’intérêt à se préparer : un scénario « moyen » à 1 % de croissance multiplierait par près d’1,5 tous les chiffres cités plus haut…
 

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