BTP : les sociétés coopératives lancent une campagne de sensibilisation pour former à la prévention des risques

 

Quotidien de la formation, le 13/04/2015

Déployer une culture de la prévention aux risques liés à la santé et à la sécurité au travail au sein du réseau des sociétés coopératives et participatives du BTP, c’est l’objectif d’un accord de partenariat national signé vendredi 10 avril entre la Fédération nationale des SCOP BTP et l’OPPBTP, l’organisme de prévention du secteur. Un objectif qui passe, notamment, par un programme de formation des permanents de la Fédération à qui il reviendra, par la suite "d’évangéliser" les entreprises adhérentes aux bonnes pratiques.

Au premier semestre 2017, l’ensemble des coopératives du réseau SCOP-BTP devront avoir réalisé leur document unique (DUER) d’évaluation des risques. Une ambition qui s’inscrit dans la continuité de la démarche RSE (responsabilité sociale de l’entreprise) engagée en 2011 visant à rendre les entreprises coopératives du BTP vertueuses en matière de santé et de sécurité au travail, de développement durable et à l’adaptation du modèle économique et social de l’entreprise au regard des conditions de travail. Presque une obligation pour ces entreprises d’un genre un peu particulier marquées par leur gouvernance démocratique et leur histoire militante. « Avec la crise et ses conséquences, les préoccupations de nos entreprises se focalisent sur leurs problèmes économiques à court terme. Cette situation risque de leur faire perdre de vue leurs responsabilités en matière de prévention au travail » explique Jacques Petey, président de la Fédération. Dans ce domaine, le BTP est plutôt bon élève. A en croire les chiffres de l’assurance-maladie, ses performances en matière de santé et de sécurité sont 30% plus élevées que la moyenne nationale et le secteur se classe deuxième, juste derrière les industries chimiques, quant à la prévention des risques routiers professionnels. Mais on peut toujours mieux faire. « C’est dans les gênes des SCOP d’être davantage mobilisées que les autres sur ce genre de projets. Mobiliser et former font partie de leur objet social » assure pour sa part Paul Duphil, secrétaire général de l’OPPBTP.

"Former le réseau pour porter la bonne parole aux adhérents"

Les sociétés coopératives du BTP, ce sont près de 560 structures en France pour quelques 12 000 salariés. Avec une moyenne de 23 collaborateurs par entreprise et quelques géants, à l’image d’UTB, qui frôlent le millier de salariés. De fait, les SCOP sont présentes aussi bien dans le domaine de l’artisanat que du bâtiment ou des travaux publics. Et en dépit de cette diversité structurelle, l’accord signé prévoit qu’au premier semestre 2017, 100% des entreprises coopératives aient réalisé leur document unique d’évaluation des risques (DUER). A cet effet, la convention, courant sur la période 2015-2017, prévoit deux axes de mobilisation qui seront lancés dès le troisième trimestre de cette année. Premier axe : l’accompagnement individuel des SCOP du BTP disposant déjà d’un tel document. Pour elles, l’opération visera essentiellement en une campagne d’information visant à les épauler dans l’application des conventions régionales. Mais pour celles qui n’ont pas entamées les démarches visant préparer leur DUER, c’est à une « campagne d’évangélisation » que prépare l’accord. Une mobilisation qui passera par une diffusion de la communication relative au document unique dans le réseaux, mais surtout par la formation des 15 permanents de la Fédération des SCOP BTP dans les régions aux problématiques de santé et de sécurité au travail pour en faire les missi dominici des bonnes pratiques auprès des entreprises du secteur. « Il faut que le réseau se forme lui-même pour porter la bonne parole aux adhérents » résume Jacques Petey. Les frais de formation seront assumés par l’OPPBTP sur ses ressources propres. « Et si, à la suite de cette sensibilisation, les entreprises décident de lancer un plan de formation spécifiques à la prévention des risques au travail, nous sommes prêtes à les assister » précise Paul Duphil. Il faut dire que face aux nécessités d’adaptation des entreprises à la réglementation, l’OPPBTP a acquis un savoir-faire certain en matière de pédagogie sur la santé et la sécurité au travail. Quant au pilotage et au suivi de l’opération, ils seront assurés par deux comités créés par l’accord.

Remettre les problématiques de santé et de sécurité au cœur des SCOP

Grâce à cette convention, les SCOP souhaitent inscrire la démarche de prévention des risques de façon durable dans la culture des coopératives. Une nécessité au vu des risques que la crise fait peser sur les entreprises du secteur, explique Jacques Di Stefano, PDG de Triangle Charpentes en bois et président de la fédération provençale des SCOP BTP : « aujourd’hui, les entreprises misent tout sur leurs priorités économiques, au risque d’oublier, parfois, leurs responsabilités en matière de santé et de sécurité. L’accord a pour but de remettre ces problématiques au cœur du réseau et de les inscrire dans la durée ».

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13/04/2015