L'entreprise du mois : Automatiser et optimiser les tâches

 

 

 

L’entreprise UTPM a profité du déménagement de son atelier pour automatiser les manutentions et mieux traiter les poussières. Pont roulant, palans à ventouse, pinces…la Scop investit.

 

Les locaux de l’Union des travailleurs de la pierre et du marbre (UTPM) affichent d’emblée leur modernité : un hall, combiné à un showroom, plonge les visiteurs dans les multiples applications de la pierre. A Saint-Priest, en banlieue lyonnaise, Éric Bernardi dirige cette Scop créée en 1919. Il a souhaité se doter d’un nouveau showroom afin de valoriser son savoir-faire. « Notre objectif est de mettre en exergue toutes les facettes de la pierre, mais aussi de faire reconnaitre ce matériau par les services administratifs, explique le dirigeant. En effet, bien que pérenne, il n’est pas toujours prioritaire dans les appels d’offres ». Si l’entreprise achète en négoce des matériaux finis, comme les dallages l’atelier reste incontournable pour la réalisation de pièces sur mesure, très souvent demandées en décoration et aménagement intérieur. Sept personnes travaillent en permanence dans l’atelier, quatre marbriers et façonniers et trois débiteur-polisseurs.

 

 

 

Limiter les manutentions manuelles

 

 

 

A l’occasion de son déménagement, il y a deux ans, l’entreprise a choisi d’optimiser son atelier afin d’améliorer les conditions de travail. Déjà investie dans une démarche RSE, initiée et soutenue par la Fédération Rhône-Alpes Scop BTP, UTPM a été la première entreprise de la région à s’être engagée dans un contrat d’accompagnement avec l’OPPBTP. Un retour d’expérience suivi d’une réflexion collective a d’ailleurs été mis en œuvre lors du projet d’aménagement des nouveaux locaux. Pour cela, le dirigeant a opté pour des équipements limitant les manutentions manuelles : pinces de manutention, pont roulant relié directement à la zone de stockage extérieure, palans à ventouse (grâce à la subvention « amélioration des conditions de travail »), machines de taille, de pierre entièrement mécanisées avec protection intégrée, postes de travail à hauteur réglable…


Par ailleurs, l’automatisation des manutentions a permis de supprimer le risque principal induit par la casse des tranches. Quant aux zones de stockage, elles ont été optimisées et matérialisées. Les pierres et les marbres sont stockés sur des racks verticaux. Le traitement des poussières a également été amélioré. Désormais, toutes les découpes, ponçages et polissages sont effectués en présence d’eau, les résidus sont collectés dans un caniveau situé à l’arrière des machines, et connecté à un silo qui déshydrate les boues et les compacte. Ce système d’épuration interne, d’un montant de 35000euros, a été amorti par l’entreprise en deux ans.

 

 

 

 

Une même exigence sur les chantiers

 

Sur les chantiers, les opérateurs ont été formés à porter correctement les charges, et à être toujours en nombre suffisant. En effet, en décoration intérieure, la tendance est aux grands panneaux, qui impliquent de nombreuses manutentions manuelles. Or, Eric Bernardi constate encore trop de manquements vis-à-vis des protections collectives, généralement installées par le gros œuvre. « Nous refusons d’intervenir si les échafaudages et les protections collectives ne sont pas conformes », insiste-t-il. En revanche, sur des chantiers ou la coactivité est importante, l’entrepreneur peut s’appuyer sur le coordonnateur SPS afin d’assurer la sécurité de ses opérateurs.

 

 

10/12/2015