L'entreprise du mois : Des protections exemplaires

 

 

Spécialisée dans la fabrication et la pose de charpentes métalliques, la Scop Alkar combine innovations techniques et concertation avec ses compagnons. La réflexion sur la protection collective en est l'illustration.

Au début des années 1980, cinq salariés, licenciés après la fermeture de l’entreprise de charpente qui les employait, décident de créer une Société coopérative ouvrière de production (Scop). En plus de reprendre leurs initiales, le nom était tout trouvé. En basque, Alkar signifie « Ensemble ». Aujourd’hui, Alkar est un petit groupe régional dont la Scop est la maison mère. Le site de Mauléon-Licharre, au Pays basque, abrite aussi son unité de production. Pour se rapprocher de sa clientèle, des filiales commerciales – comprenant chargés d’affaires, bureau d’études, conducteurs de travaux et équipe de pose – ont été implantées à Toulouse, à Bordeaux et à Montpellier.
 
A l’exception de quelques marchés publics, la Scop intervient surtout dans la construction de bâtiments agricoles, de bâtiments commerciaux, industriels ou de bureaux. « Alkar s’est lancée très tôt dans l’utilisation d’outils informatiques pour concevoir des assemblages de charpentes métalliques de plus en plus complexes, explique Philippe Ascone, l’actuel dirigeant. Nous produisons actuellement quatre cents tonnes de charpentes par mois, en essayant autant que possible de standardiser notre process, mais les projets auxquels nous répondons demandent du sur-mesure. »
 
Des travaux de couvertures sécurisés
 
Cette rigueur technique, Alkar l’applique aussi à son approche de la prévention. « La sécurité reste un travail au 
quotidien, avec la nécessité de sensibiliser les acteurs, précise Philippe Ascone. Les couvreurs par nature, n’ont pas peur de la hauteur. Or la chute est le risque numéro un. La seule façon de progresser est de faire adhérer les personnes à l’acte de con
struire ». 
 
Depuis plusieurs années, l’entreprise mène donc une réflexion pour améliorer 
la protection collective des couvreurs. Après concertation, ses équipes ont conçu des surfaces de recueil qui se boulonnent à la structure (lire encadré). Tout récemment, la démarche de certification de ces 
consoles « maison » a permis de las faire valider par un organisme de contrôle. « Cet inv
estissement ne sert à rien d’autre qu’à protéger les compagnons, mais il est nécessaire pour qu’ils travaillent dans de bonnes conditions. Il faut croire que c’est bénéfique, car nos concurrents reprennent cette innovation. Tant mieux si nous pouvons intégrer le coût de la prévention dans nos devis et rester compétitifs. »
 
 
Des ateliers bien équipés
 
Mêmes exigences dans les ateliers. Toutes les machines à commande numérique, grenailleuse à do
uble turbine (pour la préparation de surface), bancs de sciage, de perçage et de marquage ou banc de cisaillage et de poinçonnage sont reliées aux outils de conception de bureau d’études. Les postes de soudage ont été équipés de torches aspirantes pour traiter les fumées à la source. L’installation d’une nouvelle cabine de peinture ouverte a necessité l’extension de l’atelier dont les différents postes sont approvisionnés par un pont roulant de 32 tonnes. Mis au pointavec l’aide de la Carsat, le système de filtration et d’aspiration (via un tunnel de 300m2 creusé en sous-sol) a couté 500 000€. Un investissement important que le dirigeant ne regrette pas : «  Avant, on recueillait les résidus de peinture directement dans le gravier régulièrement remplacé. Cet investissement est aussi une façon de fidéliser le peintre en le laissant travailler dans de bonnes conditions. »
 
 
01/12/2017