Reprise des chantiers : que dit le guide de l'OPPBTP ?

 
Annoncé le 21 mars, le guide élaboré par l'OPPBTP avec le soutien de médecins du travail a été rendu public vendredi 3 avril. Un véritable outil d'aide à la décision ayant pour vocation de sécuriser et d'accompagner les entrepreneurs.
 
 
Capeb, FFB, FNTP et Fédération Scop BTP ont décidé d'élaborer, en lien avec l'OPPBTP, un guide détaillant les conditions sanitaires satisfaisantes et les procédures précises à adopter pour garantir la santé et la sécurité des salariés et de leurs employeurs. Le but étant de permettre une reprise progressive de l'activité et, progressivement, de rétablir la confiance.
 
Réalisé par les experts de l'OPPBTP, avec le soutien de médecins du travail et de préventeurs, le « Guide de préconisations de sécurité sanitaire pour la continuité des activités de construction » émet des consignes claires et indispensables à la protection des salariés. Il liste les mesures urgentes et spécifiques à mettre en œuvre pour assurer les conditions sanitaires nécessaires aux personnels appelés à travailler en bureaux, ateliers, dépôts ou chantiers, en complément de toute mesure sanitaire édictée par les pouvoirs publics.
 
Gestes barrières et préconisations​
 
En tout premier lieu, il est capital pour les salariés et leurs employeurs de respecter les gestes barrières édictés par les autorités sanitaires : distance minimale de 1 mètre, lavage fréquent des mains, limitation des contacts.
 
Le port de gants de travail usuels et de lunettes est recommandé. Quant au port du masque, il est obligatoire dans trois situations de travail : travail à moins d'1 mètre d'un autre compagnon, intervention chez des particuliers malades et chez des particuliers à la santé fragile. Dans les autres cas, il devra faire l'objet d'un échange au sein du dialogue social des entreprises (à noter que tant que dure la pénurie de masques, il convient d'en réserver l'usage en priorité pour les personnels de santé).
 
L'accès aux chantiers doit être contrôlé et un référent Covid-19, désigné dans chaque entreprise.
 
Les organisations professionnelles, de leur côté, recommandent aux entreprises de ne pas faire intervenir les apprentis sur les chantiers et les ateliers. Une attention particulière doit également être portée aux salariés les plus fragiles, notamment ceux en affection de longue durée.
 
Au libre choix des entreprises
 
Ce guide a fait l'objet d'une validation des ministères de la Transition écologique et solidaire, de la Ville et du logement, des Solidarités et de la santé et du Travail. Il fera l'objet de mises à jour régulières, en fonction de l'évolution de la situation sanitaire (la version sur le site preventionbtp.fr faisant référence).
 
Dans le contexte de cette crise sanitaire d'ampleur exceptionnelle, l'OPPBTP insiste sur « l'extrême nécessité pour, tous les acteurs du BTP, de suivre strictement les consignes et, à défaut, d'arrêter les activités concernées ». Ce protocole à l'appui, les chefs d'entreprise pourront ainsi décider s'il est possible ou non de mettre en place ces consignes au sein de leurs espaces de travail et, par conséquent, de reprendre ou non leur activité dans des conditions sanitaires irréprochables. Conformément au souhait des organisations professionnelles du BTP, c'est donc bien le libre choix des entreprises qui s'applique.
 
Et pour les entreprises qui ne peuvent pas reprendre ?
 
Les entreprises n'étant pas en mesure de reprendre leur activité en toute sécurité pourront bénéficier, sur demande, des mesures d'activité partielle pendant la période de confinement. Le projet de loi d'urgence adopté au Parlement le 22 mars, précise en effet que « toutes les entreprises quelle que soit leur taille » bénéficieront des mesures d'activité partielle pour leurs salariés.
 
 
 
03/04/2020