les Entreprises du btp se dotent d'un nouveau contrat-type de sous-traitance 

 

Nouvelle édition pour le contrat-type de sous-traitance du BTP ! Elaboré par sept organisations professionnelles du secteur, ce code de bonne conduite tient compte des évolutions législatives et réglementaires intervenues depuis 2005, date de la dernière mouture.

Un jour donneur d’ordre, le lendemain sous-traitant, l’entrepreneur est bien souvent confronté aux subtilités de la réglementation de la sous-traitance - et de la jurisprudence afférente. Et si la conclusion par écrit d’un contrat de sous-traitance est facultative (hors secteur de la maison individuelle), elle se révèle en pratique indispensable. Les parties élaborent librement le contenu de leur accord mais peuvent, pour ce faire, s’appuyer sur la nouvelle édition du contrat-type de sous-traitance du BTP (1). Après plusieurs mois de travaux et de concertation, sept organisations professionnelles (FFB, FNTP, Capeb, Conseil national de la sous-traitance du bâtiment, EGF-BTP, Syndicat national du second œuvre et Fédération nationale des Scop du BTP) ont œuvré à la rédaction de ce document qui aborde sous les angles juridique et économique les relations entre l'entreprise principale et l'entreprise sous-traitante, mais également avec le maître d'ouvrage et le sous-traitant indirect.

Un document de référence

La mouture 2014 - pas plus que la précédente qui datait de 2005 ne revendique une quel conque portée règlementaire. Elle constitue cependant un guide précieux pour appliquer les règles du droit de la sous-traitance, tant en marches publics qu'en marches prives «Le contrat-type est valide par l'ensemble de la profession et reconnu comme étant un document à diffuser par toutes les au tontes de l'Etat concernées par le sujet de la sous-traitante», souligne Renaud Marquie, délégué général du Syndicat national du second œuvre (SNSO) L'utilisation de ce document est recommandée par les trois ministères de l'Economie, du Logement et de l'Artisanat, et par les médiateurs des relations interentreprises et des marches publics. En guise de préambule déontologique, le document comporte un ensemble de bonnes pratiques visant à établir une relation équilibrée entre les parties, sur toute la durée du contrat. A titre d’exemple, l'entrepreneur principal qui bénéficie d'un délai de paiement plus court que le délai maximum de paiement légal ou réglementaire, est invité à répercuter ce délai au sous-traitant, afin de lui faire également bénéficier de conditions plus avantageuses. La précédente version du contrat-type a été amendée afin de prendre en compte les évolutions des textes applicables intervenus depuis 2005. Sont ainsi retouchées les dispositions relatives aux délais de paiement, afin d'intégrer les mesures de la loi de modernisation de l'économie du 4 août 2008. Objectif visé la sécurisation accrue du paiement direct du sous-traitant en marches publics «II nous a semblé important de clarifier la procédure de demande de paiement et de faire œuvre de pédagogie car la rédaction de l'article 116 du Code des marches publics n'est pas évidente», explique François Asselin, président de la commission marches de la FFB. Autre apport majeur, la prise en compte de la sous-traitante en chaîne Intégrant les préconisations du CCAG travaux de 2009, le document précise que des cautions doivent être remises ou des mécanismes des délégations de paiement mis en place, de nature à garantir le règlement des sous-traitants de second rang. «Cette situation, fréquente, de sous-traitante en chaîne est ainsi reconnue et codifiée », s'enthousiasme François Asselin. D'autres nouveaux développements sont consacrés à la lutte contre le travail dissimule, aux assurances notamment via l'insertion de la notion de contrat collectif de responsabilité décennale (CCRD), a la procédure de sauvegarde judiciaire, aux règlements des contestations, etc. Sur ce dernier point, François Asselin souligne que «le contrat désigne comme droit applicable celui du pays d'exécution des travaux, c'est-à-dire le droit français. Ce qu'il n'est pas inutile de préciser dans le contexte actuel de concurrence étrangère et de dum ping social».

Respecter l'équilibre du contrat

Ce contrat-type constitue une base de travail qu'il est possible d'étoffer «Nous, FNTP et FFB, avons fait le choix de compléter ces conditions générales de sous-traitante par des conditions particulières élaborées conjointement et mises à disposition des entreprises », indique Emmanuele Perron, présidente de la commission des marchés de la FNTP. Le SNSO, par la voix de son délégué général, appelle toutefois à la vigilance « II faut bien veiller à respecter l'équilibre entre les parties en ne rédigeant pas, en marge du contrat, une liste dérogatoire démesurée la sous-traitance s'accompagne encore trop souvent de conditions contractuelles inéquitables».

 

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