DESTRUCTIONS D’EMPLOIS DANS LE SECTEUR DES TRAVAUX PUBLICS
 
Faute d’investissements publics suffisants, les destructions d’emplois, engagées depuis plusieurs années, se poursuivent et risquent de s’accélérer.
 

L’EMPLOI DANS LE SECTEUR DES TRAVAUX PUBLICS

Les chiffres clés du secteur des travaux publics sont les suivants :
 
  • 8 000 entreprises[1],
  • 280 000 emplois au sein même des entreprises de Travaux publics, plus les emplois induits au niveau des fournisseurs de matériaux, de matériels, etc., soit, au total, autour de 100 000 emplois,
Le secteur dépend directement de la commande publique qui assure 70% de son chiffre en France.

EVOLUTION RECENTE DE L’EMPLOI DANS LES TRAVAUX PUBLICS

Selon la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP), depuis 7 ans, le secteur des Travaux Publics a enregistré la destruction de 30 000 emplois correspondant à une baisse 25% du chiffre d’affaires.
La principale cause en est la diminution des investissements des collectivités locales mais aussi ceux de l’Etat, en effet, le budget de l’Agence de Financement des Infrastructures (AFITF) est en forte baisse.
Pour l’année 2014, la diminution d’activité pourrait être de 8%, chiffre à confirmer.
De plus, même si des retards de paiement ont toujours existé, ils s’accroissent.

PERSPECTIVE DE L’EMPLOI DANS LES TRAVAUX PUBLICS

A fin juin 2014, les partenaires sociaux des travaux publics  ont publié un communiqué commun (FNTP, Fédération SCOP BTP, CFDT, CFE CGC BTP, CFTC, FO)[2] qui indique que :
« Les partenaires sociaux (…) s’alarment de la gravité de la situation économique et sociale du secteur en lien avec des décisions gouvernementales récentes, notamment :
le Péage de Transit poids lourds, qui aura pour effet une division par trois des ressources attendues par l’écotaxe et destinées à financer les infrastructures de transport ;
la baisse de 12,5 milliards d’euros des dotations de l’Etat aux collectivités locales, qui va impacter directement leur capacité d’investissement en infrastructures. »
« En l’absence de mesures correctrices et volontaristes, le constat partagé par les partenaires sociaux des Travaux Publics est que le secteur entre durablement en récession et c’est un emploi sur cinq qui va disparaitre. »
« Si une traduction du Pacte dans notre secteur doit produire des effets, comment envisager des engagements en termes d’emplois sans visibilité sur le financement des infrastructures du pays ? »
L’investissement public local est effectivement freiné par la situation financière difficile de nombre de collectivités locales (relevant de problèmes de gestion), par la perspective de la réduction des moyens et par un attentisme global face aux réformes annoncées sur le découpage des territoires et leurs compétences à venir.
Les professionnels rappellent évidemment l’importance, pour l’ensemble de l’économie (transport, tourisme, etc.), que représente l’entretien et de la création de nouvelles infrastructures. Les inondations récentes mettent en lumière l’absence des ouvrages d’art indispensables à la sécurité des biens et des personnes.
Compte tenu de la réduction des dotations aux collectivités locales pour la période 2015-2017, après une première réduction en 2014, la perte potentielle d’emplois pourrait être de 60 000 postes dans les trois ans, en l’absence de réponses de l’Etat aux demandes des partenaires sociaux[3].
Fait inhabituel, une manifestation réunissant chefs d’entreprises et salariés du secteur des travaux publics est organisée le 14 octobre devant l’Assemblée nationale, avec comme principale revendication : la relance de l’investissement public.
 
[1] 90% de ces entreprises ont moins de 50 salariés et sont présentent sur l’ensemble du territoire.
[3] « L’Etat doit exercer son rôle de stratège en garantissant la qualité des infrastructures et la sécurité des usagers pour préserver l’emploi et renforcer l’attractivité du pays. A cette fin, les partenaires sociaux réitèrent leur demande d’une concertation tripartite et attendent de l’Etat :
  • une compensation pérenne de la perte de ressources liée à l’abandon de l’écotaxe ;
  • des moyens pratiques pour que les collectivités locales continuent à financer leurs infrastructures ;
  • une accélération des projets d’infrastructures reliant les territoires des futures grandes Régions pour favoriser le développement de la nouvelle dynamique territoriale.

Les partenaires sociaux, engagés dans un dialogue social permanent dans la branche des Travaux Publics, entendent être force de proposition et demandent un déblocage de la situation. Il en va de l’avenir d’un secteur clé de l’économie française. »

 

Voir l'article sur le site de toutpourl'emploi.fr